Articles de fond de la revue Rebuilding Success - Automne/Hiver 2023 > Professionnel un jour, professionnel toujours… et rocker!
Professionnel un jour, professionnel toujours… et rocker!
par Andrew Flynn
Il y a fort à parier qu’André Bolduc, CPA, CA, FPAIR, SAI, généralement doux et imperturbable, est le premier président de l’ACPIR à compter la musique heavy metal au premier rang de ses passions. Et il ne fait aucun doute qu’il est la seule personne occupant le dernier siège à la table du conseil d’administration de l’Association à avoir assisté à deux concerts consécutifs de Metallica, ce qu’il a fait récemment.
« J’aime beaucoup le hard rock et le heavy metal, de dire M. Bolduc en haussant une épaule, ce fut un véritable plaisir. Je crois bien que c’était la 14e et la 15e fois que j’assistais à un spectacle de Metallica. »
Mais l’image que projette M. Bolduc dans sa vie professionnelle est à mille lieues du stéréotype du dur aux cheveux longs et au blouson de cuir. En fait, ses collègues et amis le décrivent comme quelqu’un de calme, d’analytique, de réfléchi et de prévenant — et comme un professionnel de l’insolvabilité accompli.
Et ses aspirations rock’n’roll le confirment : « Peut-être qu’un jour je serai leur comptable ou autre chose, dit-il en riant. Il n’y a pas beaucoup de gens dans le monde qui diraient qu’ils rêvent de devenir le comptable de Metallica. »
Respect bien mérité de tous ses pairs
Tout rêve de rock’n’roll mis à part, M. Bolduc a fait forte impression dans le monde de l’insolvabilité et s’est attiré le respect inconditionnel de ses pairs. En 2023, il a reçu la plus haute distinction de l’ACPIR, soit le titre de Fellow professionnel agréé de l’insolvabilité et de la réorganisation (FPAIR). Les FPAIR sont reconnus pour leur service exceptionnel et continu à l’Association et pour leur contribution importante au domaine de l’insolvabilité au Canada.
En 2021, il a reçu le Prix commémoratif Keith G. Collins, qui récompense l’intégrité, le professionnalisme, l’absence de prétention et la volonté de partager les connaissances, entre autres vertus, et en 2019, il a été récompensé pour son bénévolat par le Prix du bénévole exceptionnel.
« Je connais André depuis de nombreuses années, car nous avons tous deux participé activement aux activités bénévoles de l’ACPIR et nous nous sommes souvent croisés lors de conférences, de réunions, et autres activités », a déclaré Jean-Daniel Breton, CPA, FPAIR, SAI, président sortant de l’ACPIR.
« Tout au long de ces quatre années passées au sein du comité exécutif, j’ai vu un professionnel chevronné, doté de connaissances et de compétences approfondies et d’une grande dose de bon sens, de pragmatisme et de diplomatie qui, comme chacun sait, me font parfois défaut. Ces qualités le rendent tout à fait apte à être un formidable président pour l’ACPIR. »
Premières aventures dans le domaine de l’insolvabilité
Natif de Kapuskasing, dans le nord de l’Ontario, où il a grandi, M. Bolduc a d’abord étudié en français et, lorsque le moment est venu de faire des études supérieures, il a décidé de se diriger vers le sud. Son choix se portait sur Sudbury ou Ottawa. « J’ai choisi l’Université d’Ottawa parce que c’était une plus grande aventure et que c’était la plus éloignée », explique-t-il.
Il obtient un baccalauréat en commerce avec spécialisation en comptabilité et travaille comme étudiant pour le cabinet Ginsberg Gluzman Fage & Levitz. Peu après avoir obtenu son titre de CA (maintenant CPA), il a été attiré par la division de l’insolvabilité du cabinet, Ginsberg Gingras, où il a été initié à cette profession.
« J’étais très occupé par le fait d’être francophone », se souvient M. Bolduc. « J’ai commencé ma carrière du côté du Québec, où j’ai travaillé pendant quatre ans. Ensuite, je suis passé chez BDO en 1997, où je suis depuis. J’en suis donc à plus de 30 ans d’expérience. Je me sens vieux, dit-il en riant doucement. En fait, je ne me sens pas vieux, mais ça fait vieux. »
Chantal Gingras, ancienne présidente de l’ACPIR, se souvient d’avoir travaillé avec M. Bolduc au tout début de leur carrière.
Dévoué, analytique, méticuleux
« Il était chargé de produire des états de recettes et de dépenses, tandis que je produisais des rapports de séquestre, raconte-t-elle. L’impression que j’ai eue de lui à l’époque est la même qu’aujourd’hui : professionnellement, André est un travailleur assidu, dévoué, analytique et méticuleux. »
« Personnellement, quand on arrive à percer la couche d’un personnage calme et réfléchi qui adore sa femme et qui est très loyal envers ses amis et sa famille, on découvre un fan fou de Metallica qui adore voyager pour voir son groupe préféré. »
En y repensant, M. Bolduc se souvient qu’il a rapidement opté pour l’insolvabilité plutôt que pour la comptabilité.
« Je me suis inscrit au programme de qualification des PAIR après avoir passé le CPA — l’audit et la comptabilité, très peu pour moi. Je suis peut-être daltonien pour ce qui est du rouge et du vert, dit-il en plaisantant. »
« J’ai aimé le domaine de l’insolvabilité. Je pense que si l’on est capable de résoudre des problèmes et que l’on aime résoudre des problèmes, on s’oriente vers le domaine de l’insolvabilité. Il faut aussi être un penseur indépendant et j’aime cela, j’aime les défis, c’est ce qui me motive. »
Venant tout juste d’atteindre 26 ans chez BDO, 23 ans en tant que SAI et plus d’une décennie en tant que bénévole de l’ACPIR, M. Bolduc ne regrette pas d’avoir choisi son cheminement de carrière. « C’est passionnant. C’est en partie dû à mon type de personnalité, à mon avis. C’est valorisant, ça fait du bien. Le défi est constant. »
Un volontaire ‘extraordinaire’ de l’ACPIR
Les talents d’administrateur de M. Bolduc ont attiré l’attention de l’ancien président de l’ACPIR, Uwe Manski, FCPA, FCA, FPAIR, qui travaillait également chez BDO à l’époque. Vers 2007, M. Manski a convaincu M. Bolduc qu’il serait un bon ajout au conseil d’administration de l’Association ontarienne (OAIRP).
« Même au début de sa carrière en tant que PAIR et SAI, André a fait preuve d’un certain nombre de qualités que j’ai trouvées admirables et qui ont attiré mon attention, alors que j’étais président de l’entreprise connue aujourd’hui sous le nom de BDO Canada », déclare M. Manski.
« Je suis heureux de l’avoir encouragé, il y a de nombreuses années, à devenir actif dans la profession en adhérant à l’OAIRP, puis à l’ACPIR, et je suis convaincu qu’André sera un excellent président de l’ACPIR. »
Les services rendus par M. Bolduc à l’ACPIR ont été extraordinaires depuis le début de son mandat de bénévole. En plus de gérer sa carrière bien chargée, il a consacré son temps en tant que membre du conseil d’administration à des dizaines de comités — le Comité des petites pratiques, le Comité des normes de consommation, le Comité des pratiques de consommation, le Comité de gouvernance et le Comité de planification stratégique, pour n’en citer que quelques-uns.
Il est entré au Comité exécutif du Conseil d’administration de l’ACPIR en 2019 et a servi pendant une période inégalée pour l’ACPIR et l’industrie, créée par la pandémie de COVID-19, d’abord en tant que secrétaire du Conseil d’administration, puis en tant que vice-président.
« L’une des premières fois que j’ai vu M. Bolduc à l’œuvre, c’était au début de la pandémie, lorsque le pays est entré en confinement, » déclare la présidente de l’ACPIR, Anne Wettlaufer. « C’était une période tumultueuse, alors que l’ACPIR et le BSF travaillaient assidûment à résoudre un large éventail de problèmes auxquels les membres de l’ACPIR étaient confrontés. M. Bolduc était un membre clé du Groupe de travail sur la réponse à la pandémie de COVID-19 », se souvient-elle.
La pandémie de COVID‑19
« En particulier, l’une des tâches essentielles consistait à mettre en place les ordonnances d’urgence dans toutes les provinces et tous les territoires, explique M. Wettlaufer. André a travaillé en étroite collaboration avec le BSF et le ministère de la Justice pour que les ordonnances d’urgence soient approuvées par tous les tribunaux du pays. »
« Plus précisément, André a passé beaucoup de temps à travailler avec le BSF sur le libellé de l’ordonnance, a préparé les affidavits au nom de chaque requérant et a assisté à plusieurs des audiences. En conséquence, tous les Canadiens qui ont déposé une demande d’insolvabilité ont bénéficié d’une plus grande souplesse pour faire face à leurs obligations en cette période d’incertitude économique. Sa propension à agir vite et bien lui a valu l’estime de l’industrie et du gouvernement, dit M. Wettlaufer, ce qui fait de lui la personne à qui il faut s’adresser pour faire avancer les choses. »
« André a une pensée stratégique, il est discret, il sait écouter et il est animé d’un esprit d’équipe — il prend toujours le temps de demander à l’équipe ACPIR comment vont les choses, déclare M. Wettlaufer. Sa profonde compréhension de l’élaboration des politiques publiques et sa connaissance approfondie du secteur à l’échelle nationale, provinciale et communautaire ont été particulièrement utiles en cette période éprouvante. »
En outre, M. Wettlaufer note que M. Bolduc est également très au fait des développements internationaux, des qualités qui lui ont été utiles, ainsi qu’à l’ACPIR, tout au long de sa carrière. « Sa capacité à aller au fond des choses et à prendre en compte différents points de vue, y compris ceux des diverses parties prenantes du secteur, est l’un de ses plus grands atouts. »
Les loisirs, miroir du professionnel
Les autres passe-temps de M. Bolduc contribuent à mettre en lumière la force de sa personnalité professionnelle — il gravite autour de ceux qui sont à la fois stimulants et instructifs. Voyageur aguerri, il compte la randonnée parmi ses passions et ses excursions sont loin d’être une promenade tranquille. Tout sauf de tout repos
« J’ai escaladé plusieurs montagnes de bonne taille et mon moment le plus fort a été le Kilimandjaro en 2011, c’était le plus grand. Lorsque l’on entreprend ce genre de projet, les deux premières heures, on se demande dans quoi on s’est embarqué. On a mal partout, l’énergie nous manque. Mais ensuite, on se lance et on franchit une étape, puis une autre, et on se rapproche d’un objectif. On ne le fait pas parce que c’est facile, mais pour le voyage, la lutte, l’atteinte d’un objectif. Cela demande des compétences, de la préparation, de la discipline. Il faut être déterminé et se fixer des objectifs. Vous constaterez, je crois bien, que beaucoup de gens dans cette profession sont motivés par un objectif. »
M. Bolduc établit une autre analogie entre sa profession et un autre passe-temps, la dégustation de vins. Titulaire d’un certificat de sommelier, M. Bolduc maîtrise l’art du sommelier, qui consiste à comprendre les grands vins, les raisins utilisés pour les produire, les lieux où ils sont cultivés et la façon d’associer les innombrables crus du monde à différents types de mets.
« On apprend à connaître toutes ces régions viticoles, ce qu’elles cultivent, comment elles produisent le vin — c’est génial, toute cette théorie. » Il voit des parallèles entre l’art du sommelier et l’insolvabilité. « Lorsque vous vous plongez vraiment dans ce domaine, vous devenez un expert de la LFI, de la jurisprudence et de tout le reste. Tout comme l’association de mets et de vins, vous rassemblez tous ces éléments et vous obtenez des solutions, et les clients que vous aidez pensent que c’est incroyable. Pour réussir dans ce domaine, il faut maîtriser son sujet. »
La personne à qui s’adresser pour les questions de pratique à l’échelle nationale
Mark Rosen, ancien président de l’ACPIR, peut témoigner de la clarté de vision que M. Bolduc apporte à son travail. Leur relation de travail a débuté lorsqu’ils étaient associés chez BDO Canada, où M. Bolduc « a non seulement dirigé un cabinet d’insolvabilité très actif et rentable à Ottawa, mais est également devenu l’un des chefs de file nationaux du secteur de la consommation de BDO, en contribuant à des possibilités de fusion et en devenant la personne-ressource pour les initiatives nationales en matière de pratique. »
« André a une personnalité agréable avec laquelle il est facile de travailler — en fait, il “comprend”, dit M. Rosen. Lorsque je suis devenu vice-président puis président de l’ACPIR, il était réconfortant de savoir qu’il siégerait au conseil d’administration. Il connaît les problèmes, les acteurs et l’expérience. L’ACPIR a beaucoup de chance d’avoir une personne aussi compétente comme nouveau président. »
M. Bolduc prendra la présidence à un moment où la profession de l’insolvabilité jouit d’une stabilité relative, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de défis à relever, admet-il. Alors que les consommateurs et les entreprises du Canada sont toujours en train de recoller les morceaux du paysage financier perturbé par la pandémie de COVID-19, il est prêt à travailler sur un certain nombre de questions importantes pour les membres de l’ACPIR.
Son premier objectif sur le plan des priorités en tant que nouveau président sera de continuer à améliorer le profil des membres actuels et de faire comprendre que lorsqu’un Canadien rencontre des difficultés financières, le SAI est la première personne à qui s’adresser.
« Sur le plan de la gestion d’entreprise, il s’agit davantage de promouvoir le titre de PAIR, explique-t-il. Je sais que nos entreprises membres ont souvent besoin de se développer rapidement, il est donc important pour elles de pouvoir trouver des personnes qualifiées, et il est important pour nous de fournir la formation nécessaire pour que ces personnes soient qualifiées de la manière la plus efficace et la plus complète possible. »
Une priorité : moderniser le régime tarifaire
La modernisation du régime des tarifs à la consommation figure en deuxième position sur sa liste de questions urgentes. « C’est une question qui préoccupe nos membres depuis longtemps, a déclaré M. Bolduc. J’aimerais donc que nous puissions la régler d’ici peu. Nos consultations sur le plan stratégique ont indiqué qu’il s’agissait d’une priorité, alors nous allons en faire une priorité. »
« En troisième lieu, je dirais qu’il s’agit de trouver davantage de moyens d’apporter de la valeur à nos membres. Nous lancerons des initiatives stratégiques à cet effet et, bien sûr, nous devrons continuer à faire ce que nous faisons déjà bien. L’éducation, par exemple, est constamment renouvelée et nous nous assurons d’avoir un programme de premier ordre. L’intervention — nous avons toujours fait du bon travail dans ce domaine et nous devons poursuivre dans cette voie. »
« Et puis, en ce qui concerne la défense des intérêts auprès de notre régulateur ou du gouvernement, ou lorsque des projets de loi sont présentés, nous avons fait du bon travail, mais nous devons continuer à en faire autant. »
Une autre importante initiative lancée il y a plusieurs années est la défense et la promotion par l’ACPIR de l’équité et de la diversité dans la profession de l’insolvabilité. Bien qu’il reconnaisse que l’ACPIR ne joue aucun rôle dans le recrutement de professionnels dans la communauté de l’insolvabilité au sens large, il pense que l’Association a un rôle à jouer pour démontrer que le secteur peut être à la fois inclusif et représentatif de la démographie et des valeurs canadiennes. Et il dit avoir remarqué que la profession a changé et continue de changer.
« La première étape, à mon avis, consiste à recueillir des données fiables, explique M. Bolduc. Il s’agit de s’assurer que nous avons un environnement qui est accueillant et dans lequel les gens se sentent en sécurité, quelle que soit leur origine. C’est ainsi que l’on encourage des membres disparates et diversifiés; pour que cela soit inclusif, il faut s’assurer qu’il y a des possibilités pour tous les gens de se perfectionner une fois qu’ils sont dans la profession. »
« Au fur et à mesure que l’on en apprend davantage — en assistant à des séminaires ou à des présentations ou par la lecture de documents sur les différents problèmes auxquels sont confrontées les minorités ou les personnes ayant une identité sexuelle différente — on peut avoir des conversations intelligentes sur ces questions. Quand on ne sait pas, il est moins probable que de telles conversations aient lieu. »
Cap sur les années à venir
Le travail de M. Bolduc au sein du dernier Comité de révision stratégique de l’ACPIR lui a permis de mieux comprendre les aspirations et les besoins des membres et de l’ensemble de la communauté de l’insolvabilité. Il estime que les consultations menées dans le cadre de l’examen ont été vastes et approfondies, confirmant plusieurs questions que le Comité soupçonnait d’être en suspens.
« J’ai été heureux de constater qu’il n’y avait pas de grandes surprises, déclare-t-il. Nous avons interrogé de nombreuses parties prenantes — membres, étudiants, universitaires, juristes et associations d’autres pays. On apprend toujours de nouvelles choses, mais lorsqu’on consulte autant, on peut alors s’adresser aux membres avec autorité et dire : “Écoutez, nous avons consulté, nous avons fait ceci, nous avons fait cela, et voici ce qu’il faut faire.” »
« Tout s’est bien déroulé. Nous avons un plan. Il est prêt. Je le présenterai lors de l’assemblée générale annuelle et il servira de base à l’orientation des quatre ou cinq prochaines années. »
Quant à des conseils de la part du président sortant, M. Breton dit qu’il n’en a pas à donner à M. Bolduc.
« Il sait ce qu’il fait et n’a pas besoin de mes conseils. Je préfère lui dire qu’il peut toujours compter sur ses amis pour échanger, échanger des idées ou faire du remue-méninges, et je suis heureux de le compter parmi mes amis. »