Vivre selon ses moyens, c’est vivre heureux

par Par Mary Ann Marriott, PAIR, SAI
9 novembre 2016
Dans la société de consommation d’aujourd’hui, il est facile de vivre au-dessus de ses moyens. Peu importe où vous  regardez, il y a toujours un message publicitaire vous laissant entrevoir que vous pouvez posséder davantage, dépenser plus  et être mieux. « Achetez maintenant, payez  plus tard » est le message que l’on vous martèle.Mais ce message ne tient pas compte  tout le stress qui accompagne ce mode de vie. Certes, vous vous  sentez bien pendant un certain temps… jusqu’au moment où il vous faut rembourser vos dettes. En plus de devoir renoncer au mode de vie que vous vous êtes façonné , vous devez  vous ajuster et alors vivre «au-dessous de vos moyens » pour être en mesure rembourser les dettes associées au mode de vie dont vous avez profité durant  des années. Tous ceux qui ont vécu cette situation vous diront qu’elle cause beaucoup de stress et d’anxiété.Votre situation devient incontrôlable et  est si désastreuse que vous avez grandement besoin d’une aide immédiate?La toute première étape est la prise de conscience. Peu importe où vous en êtes, vous devez évaluer la gravité de votre situation. Je vous cite deux exemples.Exemple 1 : prendre conscience de  la situation à tempsUne amie est récemment venue me demander conseil. Sans pour autant éprouver  des difficultés financières, elle  savait  qu’elle dépensait beaucoup trop et, par le fait même, qu’elle n’épargnait pas assez. Or, à l’approche de la cinquantaine, nous commençons à songer à la retraite. C’est pourquoi mon amie souhaitait prendre le taureau par les cornes. Elle affirmait vouloir faire un budget. Mais, dans son cas, il était beaucoup plus important de savoir tout d’abord où allait  son argent.Nous avons donc élaboré un programme simple de suivi des dépenses. Personnellement, j’aime bien Mint (www.mint.com). En effet, je suis un peu paresseuse et j’aime que la technologie fasse le travail pour moi. Si vous liez Mint à vos comptes, le système téléchargera toutes vos dépenses en les classant dans différentes catégories. C’est un jeu d’enfant! Vous saurez tout de suite où va votre argent. (Avertissement : Mint n’est pas le seul outil de gestion financière que je recommanderais. Faites des recherches pour trouver celui qui vous convient le mieux.)Exemple 2 : obtenir de l’aide sans attendre!Un couple est venu me voir parce qu’il avait de la difficulté à joindre les deux bouts et subsistait d’un chèque de paye à l’autre. Lourdement endetté, il en était rendu à devoir choisir entre payer ses factures ou nourrir la famille. C’était un choix déchirant! Le couple reconnaissait avoir pris de mauvaises décisions et avoir tout bonnement laissé aller les choses. La famille était maintenant prête à prendre des décisions difficiles.Dans ce cas, j’ai établi un plan de dépenses en trois étapes.La priorité était de payer les factures mensuelles ainsi que  d’effectuer les versements minimums sur les cartes de crédit. Nous avons demandé à la banque de faire des prélèvements automatiques dans le compte principal. Il était essentiel de rembourser uniquement le minimum exigé jusqu’à ce que nous ayons déterminé si le couple pouvait débourser  davantage et ainsi  rembourser  ses dettes plus rapidement. L’homme et la femme réservaient un pourcentage sur  chaque paye dans leur compte principal pour couvrir les prélèvements automatiques ou les paiements  en ligne (services publics, etc.).Le couple a ensuite commencé à mettre de côté un petit montant  dans un autre compte afin de pourvoir  aux dépenses occasionnelles comme les réparations de la voiture, les frais associés à la rentrée scolaire, etc. – bref, les dépenses inévitables auxquelles on finit par faire face un jour ou l’autre. Faute de prévoir ces dépenses, on fait un pas en arrière sur le plan financier chaque fois qu’il faut les payer.La troisième étape consistait à transférer le solde de leurs chèques de paye vers un autre compte pour pourvoir à leurs  « autres dépenses » c'est-à-dire  pour l’essence, l’épicerie et les menues dépenses de la période.Dans ce cas-ci, j’ai ajouté une quatrième étape : il s’agissait de laisser au couple une petite marge de manœuvre pendant qu’ils s’habituaient à leur nouveau style de vie. J’ai donc concédé à ce qu’il puisse  occasionnellement piger dans le «compte pour dépenses occasionnelles» afin de défrayer, au besoin,  certaines nécessités de la vie. Toutefois, il a été convenu  d’exercer un contrôle serré de ces dépenses  et ainsi éviter que cela ne se produise régulièrement.Il y a toujours des  solutions. Je vous ai cité des exemples d’intervention précoce, mais on doit parfois prendre des mesures plus draconiennes comme,  par exemple, utiliser la valeur nette de sa résidence, conclure une entente de remboursement partiel de la dette s’il est impossible de la rembourser en totalité, ou avoir recours à la LFI  afin de repartir du bon pied par la suite. Pourquoi essayer de vous en sortir seul quand vous pouvez bénéficier des conseils d’un professionnel?Mary Ann Marriott, PAIR, est titulaire d’une licence de syndic autorisé en insolvabilité. Elle travaille pour le cabinet Allan Marshall & Associates Inc. à Halifax et à Bridgewater, en Nouvelle-Écosse. Soucieuse d’aider les autres à bien gérer leurs finances, elle offre régulièrement des ateliers ainsi que des présentations et écrit  des articles sur le sujet dans les médias sociaux. Vous pouvez la suivre sur Twitter à @Dr_Debt_NS.