par Par Mark Yakabuski, Président et chef des opérations de l'ACPIR
30 mars 2015Je suis fraîchement revenu de la conférence de l'INSOL (International Association of Restructuring, Insolvency & Bankruptcy Professionals, qui a eu lieu à San Francisco du 22 au 24 mars.Je dis « fraîchement » pour deux raisons : primo, parce qu’il était rafraîchissant de quitter notre climat glacial pendant quelques jours, et secundo – et c’est encore plus important –, parce qu’il était aussi rafraîchissant de voir circuler au cours de la conférence tant d’idées neuves qui ont amené les délégués à voir bien des choses sous un nouvel angle.[caption id= align=alignleft width=300] Mark Yakabuski, Président et chef des opérations de l'ACPIR, et son homologue de l’Australie John Winter[/caption]Je parle en particulier de la présentation fascinante donnée par Ken Moelis, l’un des plus éminents spécialistes des services de banques d’investissement aux États-Unis au cours des 30 dernières années. Tout au long de sa carrière, M. Moelis a observé de nombreux cycles et il a su tirer des enseignements incroyables de chaque ralentissement et chaque reprise économiques qu’il a connus.Voici le dernier en date : RÉVEILLEZ-VOUS, DIRIGEANTS DE BANQUES CENTRALES : NOUS SOMMES DÉJÀ DANS UNE PÉRIODE DE PROFONDE DÉFLATION QUI TRANSFORME LA STRUCTURE DES ENTREPRISES DANS LE MONDE ENTIER!La technologie évolue à la vitesse grand V et les produits qui occupent de plus en plus une place dominante dans notre vie professionnelle et personnelle diminuent constamment en valeur : le iPhone 6, qui succède à des versions antérieures, offre une foule de nouvelles fonctions à un prix essentiellement inchangé ou plus bas; le prix des billets de cinéma (par l’intermédiaire de toute une gamme d’options vidéo en continu) n’a jamais été aussi abordable; le coût du matériel informatique (et celui des ordinateurs eux-mêmes, de plus en plus dépassés) diminue constamment; même le coût de la conduite automobile en Amérique du Nord diminue en raison des options de partage de véhicules qui n’existaient pas il y a une décennie.Dans un milieu caractérisé par la déflation, les entreprises prospères sont celles qui compriment leurs dépenses au le plus possible. C’est pourquoi nous constatons un si grand nombre de stratagèmes d’inversion fiscale au sein des grandes entreprises : non parce qu’elles n’ont pas d’ardeur « patriotique » à certains égards, mais parce que les impôts constituent un coût d’exploitation majeur qui doit être rationnalisé pour que l’entreprise prospère. C’est aussi pourquoi les activités de fusion et d’acquisition reprennent de plus belle, à l’heure où les entreprises cherchent des synergies qui peuvent réduire leurs coûts et leur permettre de battre leurs concurrents. On peut même voir la campagne anticorruption massive qui a lieu à l’heure actuelle en Chine comme une attaque en règle contre la pesanteur d’un système qui rend la Chine peu concurrentielle dans de nombreuses industries.[caption id= align=alignright width=500] Vice-président du conseil David Wood, président du conseil Paul Casey, et le président et Mark Yakabuski à pied d'œuvre au INSOL San Francisco 2015[/caption]Et voici une autre opinion de M. Moelis : Dans une période de déflation profonde, il ne faut pas s’attendre à ce que les taux d’intérêts augmentent de sitôt.À cette présentation s’ajoutaient 15 autres présentations pointues sur des thèmes variés :
- vue de l’intérieur sur la faillite de la ville de Detroit;
- examen des restructurations et de l’insolvabilité d’un groupe d’entreprises (où Nortel a été mentionnée à maintes reprises);
- prévisions concernant la façon dont fonctionnerait la réforme du droit de l’insolvabilité dans les pays de l’Union européenne;
- débat passionnant sur les nouveaux instruments financiers qui pourraient permettre la restructuration des plus importantes institutions financières et qui n’existaient même pas avant 2008.