À quel moment les consommateurs doivent-ils consulter un professionnel pour les aider à gérer leurs dettes?

20 janvier 2020

TORONTO, le 9 janvier 2020 – Les nouvelles statistiques publiées aujourd’hui confirment que le nombre de Canadiens devenant insolvables continue d’augmenter. En effet, selon le Bureau du surintendant des faillites (BSF), 135 983 Canadiens sont devenus insolvables au cours de la période de 12 mois terminée en novembre 2019, soit une hausse de 8,9 % par rapport à la période correspondante en 2018. Cette augmentation constitue une autre preuve de la pression croissante subie par de nombreux ménages.

L’Association canadienne des professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation (ACPIR), organisation nationale représentant les professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation de tout le pays, s’attend à ce que le nombre de dossiers d’insolvabilité continue de croître en 2020.

« Les statistiques publiées par le BSF ne sont que la pointe de l’iceberg pour ce qui est du nombre de personnes aux prises avec un problème d’endettement au pays », affirme André Bolduc, membre du Conseil exécutif de l’ACPIR et syndic autorisé en insolvabilité.

« La plupart des gens attendent d’être au pied du mur avant de demander de l’aide. Il est alors beaucoup plus difficile de s’en sortir, explique M. Bolduc. S’ils demandaient des conseils professionnels dès les premiers signes de difficultés financières, il serait beaucoup plus facile de redresser leur situation ». Il ajoute que les consommateurs peuvent consulter sans frais un syndic autorisé en insolvabilité pour faire examiner leur situation financière et connaître les options qui s’offrent à eux.

Selon M. Bolduc, les Canadiens devraient être à l’affût de plusieurs signes pouvant indiquer qu’il est temps de demander de l’aide pour redresser leur situation financière.

Sept signes indiquant que le moment est venu de demander l’aide d’un professionnel en gestion des dettes

Dépassement de la règle 20/10

Si le montant de vos dettes dépasse de loin 20 % de votre revenu annuel après impôt (sans compter le paiement hypothécaire ou le loyer) et que le remboursement de vos dettes mensuelles représente plus de 10 % de votre revenu mensuel après impôt, le moment est peut-être venu de demander des conseils professionnels pour vous aider à gérer vos dettes. Par exemple, si vous consacrez plus de 36 % de votre revenu au remboursement de vos dettes, ce pourrait être un signe de problème.

« Le remboursement de vos dettes ne devrait pas accaparer une grande partie de votre revenu. Si c’est le cas, vous n’aurez probablement plus assez d’argent pour payer vos dépenses courantes ou les dépenses imprévues, comme la réparation de votre automobile. »

Recours au crédit pour payer les dépenses courantes

Selon M. Bolduc, lorsque l’on doit avoir recours au crédit pour payer les dépenses courantes de base, les problèmes financiers sont peut-être graves.

Atteinte de la limite des cartes de crédit

Il faut faire attention de ne pas atteindre la limite d’une ou de plusieurs cartes de crédit. En règle générale, l’utilisation de plus de 70 % du crédit disponible peut indiquer que vous avez de la difficulté à gérer vos dettes.

Versement du paiement minimum

Lorsque vous effectuez le paiement minimum pour rembourser vos dettes et que le solde ne diminue pas avec le temps, vous êtes peut-être en difficulté financière.

« Si vous tombez dans le piège du paiement minimum, il vous faudra des décennies pour rembourser le solde en entier. Vous finirez par payer beaucoup plus que le montant de votre dette initiale. Par exemple, il pourrait vous falloir près de 30 ans pour rembourser une dette de 10 000 $ sur votre carte de crédit si vous effectuez le paiement minimum à un taux d’intérêt de 15 %. Sans compter qu’à la fin, vous aurez versé environ 12 000 $ en frais d’intérêt. »

Recours au crédit pour rembourser des dettes

Selon M. Bolduc, s’il peut être avantageux de consolider ses dettes, le recours fréquent à un outil de crédit pour rembourser d’autres dettes ne constitue pas une solution viable.

« Si vous devez utiliser une carte de crédit pour faire un paiement sur une autre carte, vous n’avez manifestement pas assez d’argent pour effectuer ne serait-ce que le versement minimum pour rembourser vos dettes. C’est inquiétant. »

Imposition des taux par défaut

Si une personne a omis d’effectuer le paiement minimum sur une carte de crédit, la société émettrice peut appliquer systématiquement un taux par défaut plus élevé. Le débiteur se trouvera ainsi à payer davantage d’intérêts sur des dettes qu’il peine déjà à rembourser.

Appels de créanciers

« Si vous recevez des appels de recouvrement de créanciers harcelants, il s’agit d’un signe indéniable que vous avez sans doute besoin de conseils professionnels pour faire cesser ces appels et redresser votre situation financière. »

Malheureusement, en dépit des signes, la stigmatisation entourant la faillite empêche de nombreuses personnes de se tourner vers un professionnel pour les aider. André Bolduc déplore la situation.

« Il est important de reconnaître que vous ne faites pas de véritables progrès vers le remboursement de vos dettes, indique-t-il. Si vous constatez que vos versements ne réduisent pas votre solde ou que les intérêts payés le font augmenter, il n’y a pas de honte à demander l’aide d’un professionnel en gestion des dettes. »

Les consommateurs canadiens commencent maintenant à recevoir les factures des fêtes et les conseils financiers qui suivent peuvent les aider à reprendre le contrôle de leur situation financière pendant la nouvelle année.

Comment s’attaquer aux factures des fêtes et à la spirale de l’endettement

Faites face sans tarder aux factures des fêtes.

Tout particulièrement après les fêtes, on pourrait avoir tendance à ignorer les factures reçues plutôt que d’y faire face. M. Bolduc suggère aux Canadiens de s’asseoir et de consulter leurs factures dès qu’ils les reçoivent afin d’avoir une bonne idée du montant global de leur dette.

« Il peut être tentant de mettre de côté les factures que l’on reçoit, mais c’est une erreur. Le problème ne disparaîtra pas par magie. Faites plutôt le suivi des montants que vous devez et des dates d’échéance. Vous pourrez ainsi éviter les frais de retard et réduire le plus possible les intérêts à verser en effectuant les paiements à temps. »

Remboursez le capital.

S’il y a un montant en souffrance sur vos cartes de crédit, cessez de les utiliser afin d’éviter d’augmenter encore davantage votre dette – du moins jusqu’à ce que vous ayez remboursé le solde en entier. Ensuite, soyez conscient des intérêts à verser. Pour vous motiver à rembourser le capital au lieu de vous limiter au versement minimum, calculez les intérêts à verser. Ce sera très instructif!

Bolduc recommande de s’efforcer de rembourser en premier lieu le capital sur les montants pour lesquels les taux d’intérêt sont les plus élevés.

Consolidez diverses dettes.

Plutôt que d’essayer de rembourser diverses dettes à des taux d’intérêt variés en faisant plusieurs paiements, envisagez la possibilité de les consolider en contractant un prêt personnel ou en acceptant une offre de transfert de solde sur une autre carte à faible taux. Non seulement vous simplifierez ainsi votre structure de paiements, mais vous pourrez aussi commencer à réduire le capital sans craindre d’accumuler des frais d’intérêt élevés.

Réservez l’argent provenant de votre remboursement d’impôt ou de votre prime des fêtes.

Si vous recevez généralement un remboursement d’impôt, envisagez de produire votre déclaration de revenus dès que vous le pouvez en janvier et utilisez ces fonds pour rembourser vos factures des fêtes. Ou encore, si vous avez reçu une prime pour les fêtes et que vous ne l’avez pas encore dépensée, utilisez-la pour rembourser une partie de vos dettes.

Prenez la résolution d’élaborer un plan financier en 2020.

En ce début d’année, prenez la résolution d’établir un budget et de le respecter. Commencez par ouvrir un nouveau compte d’épargne et y verser de l’argent pour vous doter d’un fonds d’urgence.

« Programmez des virements automatiques de votre compte de chèques à votre nouveau compte d’épargne afin de pouvoir commencer tranquillement à vous faire un coussin en prévision des situations d’urgence. Dans ce coussin de sécurité, on vise généralement à économiser au moins l’équivalent de trois mois de salaire. »

Vous devriez également prévoir dans votre budget des fonds pour les prochaines fêtes de fin d’année afin d’éviter de trop dépenser. Utilisez vos dépenses des fêtes précédentes comme point de référence et commencez à mettre des petits montants de côté tous les mois dans un compte d’épargne spécial pour les fêtes. Si vous avez dépensé 1 000 $ l’an dernier, il faudrait épargner environ 83 $ par mois.

Demandez l’aide de spécialistes en gestion des dettes.

Les personnes qui ont besoin d’aide pour gérer leurs dettes attendent souvent trop longtemps avant de faire appel à un professionnel. Toutefois, celles qui agissent rapidement ont plus d’options à leur disposition pour restructurer leurs dettes.

« Le recours à un professionnel constitue la première étape. Ses conseils vous permettront de résoudre vos problèmes financiers plus rapidement et réduiront le stress provoqué par les difficultés financières », affirme André Bolduc.

Les syndics autorisés en insolvabilité sont les seuls professionnels en gestion des dettes qui peuvent offrir toute la gamme de solutions en redressement des dettes et protéger les débiteurs contre les créanciers sous le régime de la loi.

« Certains seront peut-être étonnés d’apprendre que les syndics autorisés en insolvabilité aident souvent les consommateurs et les entreprises à éviter la faillite. Ils peuvent fournir des conseils sur tous les mécanismes possibles pour se sortir de l’endettement – notamment les propositions. Ils adoptent une approche personnalisée pour déterminer la solution qui convient le mieux », ajoute M. Bolduc.