ACPIR : Statistiques sur l’insolvabilité au Canada en juillet 2021

Le nombre mensuel de dossiers d’insolvabilité d’entreprises est le plus bas jamais enregistré; le nombre de dossiers de consommateurs reste sous son niveau d’avant la pandémie
3 septembre 2021

TORONTO – 1er septembre 2021 – Bien que la quatrième vague de la pandémie prolonge l’incertitude financière pour de nombreux Canadiens, les plus récentes données sur l’insolvabilité du Bureau du surintendant des faillites (BSF) montrent que moins de particuliers et d’entreprises déposent des dossiers d’insolvabilité. Comparativement à juin, le nombre de dossiers d’insolvabilité d’entreprises a chuté de 28,3 % en juillet, soit la plus forte diminution mensuelle depuis le début de la pandémie en avril 2020. Au cours du mois de juillet, 160 dossiers d’insolvabilité ont été déposés par des entreprises, soit le plus faible volume jamais enregistré en 35 ans.

« L’insolvabilité d’entreprises a atteint un creux record en juillet. Le soutien de l’État a permis de combler l’écart de revenu pour de nombreuses entreprises touchées par les restrictions liées à la pandémie et continuera probablement de le faire au moins jusqu’à ce que l’aide supplémentaire prenne fin en octobre », affirme Mark Rosen, président de l’Association canadienne des professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation (ACPIR), la voix nationale sur les questions d’insolvabilité au Canada. « Si les entreprises ne sont pas en mesure de revenir aux niveaux prépandémiques d’ici là, le nombre de dossiers d’insolvabilité commencera à augmenter. »

Le stress lié à la pandémie a constitué un lourd fardeau pour de nombreux propriétaires d’entreprise. M. Rosen mentionne que beaucoup d’entreprises en difficulté ne demandent pas l’avis d’un professionnel pour gérer leurs dettes ou effectuer une restructuration. De nombreux propriétaires choisissent simplement d’abandonner leur entreprise plutôt que de se lancer dans un processus de liquidation.

« Je conseillerais aux propriétaires d’entreprise qui éprouvent des difficultés financières de consulter un professionnel. Certains attendent peut-être la fin de l’aide de l’État avant de chercher du soutien, mais plus tôt ils en demanderont, plus ils auront d’options d’allègement de la dette ou de restructuration », explique M. Rosen.

Les syndics autorisés en insolvabilité peuvent aider les propriétaires d’entreprise à prendre des décisions éclairées quant au règlement de leurs dettes et soutenir la réhabilitation d’entreprises viables.

Pour la période de 12 mois se terminant le 31 juillet, le nombre de dossiers d’insolvabilité d’entreprises a reculé de 21,2 % par rapport à l’année précédente. La construction et le commerce de détail sont les deux secteurs ayant enregistré la plus forte diminution, tandis que l’extraction minière, pétrolière et gazière, tout comme le secteur de la finance et de l’assurance, a connu les plus fortes augmentations.

À l’échelle provinciale, la Saskatchewan (-75 %), le Nouveau-Brunswick (-50 %) et le Québec (-40 %) ont connu certaines des plus fortes baisses du nombre de dossiers d’insolvabilité en juillet comparativement au mois précédent. Bien qu’une diminution ait été observée pour la plupart des provinces, l’Ontario a connu une augmentation de 4,2 % des dossiers d’insolvabilité d’entreprises.

Le nombre de dossiers d’insolvabilité de consommateurs diminue, demeurant ainsi inférieur au niveau prépandémique 

Le nombre de dossiers d’insolvabilité de consommateurs a chuté de 11,3 % en juillet par rapport à juin. Un peu plus de 6 600 Canadiens ont déposé un dossier d’insolvabilité en juillet, soit environ 212 Canadiens par jour, ce qui demeure inférieur aux niveaux prépandémiques. Pour la période de 12 mois ayant pris fin le 31 juin, le nombre de Canadiens ayant déposé un dossier a diminué de 22,6 % par rapport à l’année précédente.

Dans les provinces, c’est au Canada atlantique que le nombre de dossiers d’insolvabilité de consommateurs a diminué le plus en juillet par rapport au mois précédent. L’Île-du-Prince-Édouard (-30 %), Terre-Neuve-et-Labrador (-28,7 %) et le Nouveau-Brunswick (-27,9 %) ont connu une diminution d’environ 30 %. Le Manitoba (-26,2 %), la Nouvelle-Écosse (-13,9 %), la Colombie-Britannique (-11,9 %), l’Ontario (-11,2 %), l’Alberta (-8,3 %), le Québec (-7,1 %) et la Saskatchewan (-6,1 %) ont également connu une baisse des dossiers d’insolvabilité de consommateurs.

« La quatrième vague et le soutien supplémentaire au revenu offert aux travailleurs sans emploi ont prolongé le faible taux d’insolvabilité des consommateurs que nous avons observés au cours de la pandémie », affirme André Bolduc, membre du Comité exécutif de l’ACPIR et syndic autorisé en insolvabilité. « Cela cache probablement tout juste en dessous de la surface les difficultés financières de nombreux Canadiens – ceux dont le revenu a été fortement touché par la COVID-19 et qui ont dû utiliser une aide ou un crédit offert par l’État. »

Bien que ces solutions à court terme aident à maintenir le faible taux d’insolvabilité des consommateurs pour le moment, M. Bolduc suggère aux particuliers de chercher des solutions à long terme qui peuvent les aider à résoudre leurs difficultés financières et à se libérer de leurs dettes. Les syndics autorisés en insolvabilité sont les seuls professionnels de la dette sous réglementation fédérale qui peuvent offrir des conseils sur toutes les options d’allègement de la dette offertes aux Canadiens. Ils sont en mesure d’adopter une approche personnalisée et impartiale pour déterminer la meilleure solution adaptée à la situation particulière d’une personne, en tenant compte des conséquences à plus long terme comme l’incidence sur la cote de crédit et la date prévue de la fin de l’endettement.