Le bien-être financier peut faire partie intégrante d’un programme global de santé et de bien-être. Selon l’Agence de la consommation en matière financière du Canada, la bonne santé repose sur trois piliers, soit le bien-être mental, physique et financier. L’organisme l’affirme avec conviction et à juste titre, car le stress financier est une cause d’insomnie pour près de la moitié des Canadiens. En outre, dans un sondage mené en 2018 par l’Association canadienne de la paie, les répondants ont affirmé à peu près dans la même proportion qu’ils auraient de graves difficultés financières s’ils recevaient en retard un chèque de paie.
Les professionnels de la santé font activement la promotion des concepts du bien-être physique, prônant notamment une alimentation équilibrée, l’activité physique et des choix de vie sains. D’autres intervenants insistent sur l’importance du bien-être mental en incitant les gens à prendre soin d’eux-mêmes et en préconisant la pleine conscience. Cet aspect est particulièrement mis en valeur en temps de pandémie.
En tant que syndic autorisé en insolvabilité (SAI), je peux affirmer par expérience que les concepts de santé et de bien-être financiers continuent d’échapper aux Canadiens, car ils ne sont pas aussi valorisés que le bien-être physique et la santé mentale. Avouons-le, dans notre monde axé sur la consommation, l’épargne reposant sur l’acquisition de bonnes aptitudes de gestion financière n’est pas un sujet très accrocheur. Qui publie sur les réseaux sociaux le montant d’argent qu’il a épargné en évitant de séjourner dans un endroit exotique, de fréquenter des restos à la mode ou d’acheter des vêtements dernier cri? Personne.
Pourtant, il est très gratifiant de se fixer des objectifs financiers et de les atteindre. Une bonne discipline aujourd’hui sera avantageuse à long terme. Par où faudrait-il commencer? De la même façon que nous le faisons pour améliorer notre santé physique : en faisant preuve de discipline, en prenant de bonnes habitudes et en établissant une routine. En premier lieu, organisez-vous. Dressez la liste de vos objectifs et prévoyez des délais pour les atteindre. Faites l’inventaire de vos dettes, des taux d’intérêt pour chacune, du montant de vos paiements et des dates d’échéance. Calculez bien vos revenus et toutes vos dépenses.
Objectifs réalistes
Fixez-vous un objectif financier réaliste; au besoin, divisez un grand objectif en sous-objectifs que vous pourrez atteindre dans un délai raisonnable afin de ne pas vous décourager. Par exemple, si vous voulez perdre 50 kilos, vous pourriez être découragé en pensant au temps qu’il vous faudra pour atteindre cet objectif. Toutefois, si vous visez un kilo par semaine ou quelques kilos par mois, vous pourriez garder votre motivation. Il en va de même pour votre santé financière. En vous concentrant sur l’objectif de rembourser toutes vos dettes ou d’épargner 100 000 $, vous pourriez être découragé si vous n’y parvenez pas, surtout en l’absence d’un délai déterminé. En revanche, si vous décidez d’épargner 5 % du montant de chaque chèque de paie ou de rembourser 50 $ par semaine sur un prêt à intérêts élevés, vous vous serez fixé un objectif réaliste et mesurable.
Alimentation
Au risque de simplifier les choses à outrance, la perte de poids est généralement associée à un déficit calorique. Si vous dépensez plus de calories que vous en consommez, vous perdrez du poids. De même, si vous dépensez moins d’argent que vous en gagnez, vous épargnerez. Examinez chacune de vos dépenses et déterminez dans quelle mesure elle cadre avec vos objectifs de bien-être financier. Qu’est-ce qui importe le plus? La dépense ou le sentiment de bien-être que vous ressentirez si vous avez davantage d’argent pour faire face aux situations d’urgence ou rembourser vos dettes?
Activité physique
Un entraînement sur tapis roulant, c’est excellent pour votre santé physique. Cependant, à moins que l’appareil n’alimente votre maison en électricité, vous devez vous adonner à un autre genre d’exercice pour améliorer votre bien-être financier. Il vous faut de la discipline. Vous devez faire la distinction entre vos besoins et vos désirs. Après avoir payé les choses essentielles, vous devez vous concentrer sur les dépenses à réduire pour vous rapprocher de vos objectifs. Il n’est pas question de mener une vie de moine. Déterminez simplement là où vous pouvez épargner de l’argent ou faire des gains d’efficience afin de parvenir à la sécurité financière. Y a-t-il un bistro où le café est moins cher? Pouvez-vous vous habiller avec élégance en dépensant moins? Ne vous privez pas de tout, mais évitez les excès. La sagesse de mon grand-père, qui a vécu la Grande Dépression, prévaut encore aujourd’hui : c’est en économisant des sous que l’on obtient des dollars.