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Craig Munro : professionnalisme et personnalité
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Par Andrew Flynn
Vétéran du domaine de l’insolvabilité et fort d’une riche expérience, Craig Munro, CPA, CA, FPAIR, SAI, possède toutes les qualités requises pour assumer la présidence de l’ACPIR. Expert reconnu et respecté, il a mis ses talents au service des entreprises pendant plusieurs dizaines d’années et présente des références des plus solides.
Cependant, aussi impressionnant que soit son CV, ses pairs perçoivent, au-delà de son professionnalisme, un homme aux multiples facettes, dont certaines ne se révèlent pas d’emblée, en raison d’une qualité reconnue presque unanimement par ceux qui le côtoient.
« L’humilité de M. Munro est l’une des qualités que j’admire le plus, affirme André Bolduc, FPAIR, CPA, CA, SAI, président sortant de l’ACPIR. Au début, on se trouve en présence d’un homme qui paraît sincèrement bienveillant, pragmatique et facile d’approche. Mais très vite, on découvre un esprit vif, d’une profondeur insoupçonnée, ainsi qu’une personnalité rayonnante. »
M. Bolduc décrit M. Munro comme un homme réfléchi et pragmatique, mais toujours accessible et sympathique. « Ce n’est pas quelqu’un qui cherche à être sous les projecteurs, mais lorsque la situation l’exige, il sait s’imposer par sa présence et son charisme et capter l’attention de son auditoire. »
Cet équilibre entre humilité et présence est ce qui le distingue le plus. « M. Munro a l’art de fédérer les gens, que ce soit dans le cadre d’une discussion ou d’une prise de décision, et de jouer un rôle moteur, ajoute M. Bolduc. C’est une qualité qui commande le respect et inspire confiance. »
Chantal Gingras, FCRIP, SAI, ancienne présidente de l’ACPIR, ne tarit pas d’éloges à l’égard de M. Munro : « M. Munro est un homme intègre, travailleur, ouvert d’esprit et doté d’un solide sens de l’éthique. C’est un excellent orateur et un communicateur hors pair, qui sait faire preuve d’un grand discernement.
« Je l’aime beaucoup, ajoute-t-elle. Il fait partie de ces personnes calmes et discrètes qui savent aussi rire et s’amuser. »
Pour sa part, M. Munro, qui a travaillé sur certains des dossiers de faillite les plus marquants de l’histoire du Canada, notamment ceux de Nortel, Air Canada et SEFC Properties ltée, l’entreprise responsable de la construction du Village des athlètes pour les Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver, affirme avoir tiré une leçon fondamentale de ses années d’expérience : l’acuité professionnelle ne suffit pas. Selon lui, l’humanité est une composante essentielle de son travail, qu’il s’agisse des consommateurs ou des entreprises.
« Dans le domaine de l’insolvabilité, je pense qu’il est nécessaire de posséder une grande intelligence émotionnelle, déclare M. Munro. Il faut être capable de comprendre les émotions et les réactions des gens, parce qu’ils traversent une période très stressante. Et bien souvent, on doit pouvoir compter sur eux pour traiter leur dossier. Ce sont des gens avec des familles comme vous, des factures à payer, et tout le reste. Ce qu’ils vivent, ce n’est pas seulement de la détresse financière. C’est de la détresse, tout court.
« Il faut donc trouver le moyen de faire preuve de compassion, d’empathie et de respect, tout en obtenant d’eux ce dont on a besoin pour faire notre travail. »
« Je tiens M. Munro en très haute estime, et je suis ravi d’apprendre qu’il va assumer la présidence de l’Association », a déclaré Larry Prentice, FCPA FCA, FPAIR, FIIC, qui a collaboré avec lui pendant de nombreuses années, tant sur le plan professionnel qu’à titre de bénévole au sein de l’Association. « Je n’ai jamais douté de sa capacité à exceller dans le cadre de ce poste. »
« L’une de ses plus grandes forces est, selon moi, sa capacité à se mettre dans la peau des personnes avec lesquelles il interagit, de deviner leurs pensées et d’anticiper leurs réactions, explique M. Prentice. Il a une vraie capacité à saisir le côté humain des choses. »
Selon Marla Adams, CPA, CA, PAIR, bénévole de longue date et ancienne membre du conseil d’administration de l’ACPIR, l’approche réfléchie et mesurée de M. Munro et ses qualités d’écoute exceptionnelles, de même que « sa connaissance approfondie de la profession et sa vaste expérience du secteur », font de lui la personne idéale pour diriger l’Association.
« Mais par-dessus tout, c’est sa passion pour le travail de l’Association qui le distingue, souligne Mme Adams. Je pense que nous avons énormément de chance que M. Munro se porte volontaire pour relever le défi exigeant, et souvent accaparant, que représente la présidence. »
L’humilité de M. Munro transparaît dans la manière dont il répond à ces éloges. Il tient à souligner qu’au cours de ces quarante dernières années, il a eu l’honneur de siéger aux comités exécutifs de l’ACPIR aux côtés d’un grand nombre de personnes exceptionnelles. « Je crois que je n’ai jamais vu d’association professionnelle où les gens s’investissent avec autant de passion sur une aussi longue période, déclare M. Munro.
« Ce n’est pas comme s’ils s’impliquaient pendant deux ans avant de passer à autre chose. Je siège dans plusieurs comités, et il m’arrive souvent de voir apparaître un nom que je ne connais pas, puis d’apprendre que cette personne est membre de ce comité depuis des années. C’est incroyable. Je n’ai jamais observé un tel niveau d’engagement ailleurs. Leur enthousiasme ne semble jamais s’essouffler, et cela me touche. »

M. Munro est né à Toronto et a résidé dans différentes régions du centre de l’Ontario lorsqu’il était jeune. « Mon père travaillait auprès des conseils scolaires, ce qui nous a amenés à déménager à plusieurs reprises. Nous avons vécu cinq ans à Belleville, puis cinq ans à Oshawa, avant de revenir nous établir à Toronto. » Titulaire d’un baccalauréat ès sciences de l’Université de Toronto, il a obtenu son titre de comptable agréé avant d’entamer sa carrière à PwC à Toronto en 1989.
Comme beaucoup dans le secteur des services financiers, il n’a jamais envisagé de se spécialiser dans le domaine de l’insolvabilité. « Si, au début de ma carrière, vous m’aviez demandé ce qu’était un syndic de faillite, je vous aurais répondu que je n’en avais pas la moindre idée. “Peut-être quelque chose en lien avec la fermeture des entreprises?” »
C’est un peu par hasard qu’il a découvert ce milieu, grâce à une connaissance rencontrée dans le cadre d’un emploi étudiant qu’il occupait pour payer ses études.
« Pendant mes études secondaires et universitaires, j’ai travaillé à temps partiel dans une épicerie. Plus tard, à PwC, un des associés de mon bureau, spécialisé en insolvabilité, gérait un dossier lié à une petite chaîne de magasins d’alimentation à Toronto, qui comptait sept ou huit succursales. Il m’a donc demandé si je voulais lui donner un coup de main. À ce moment-là, je cherchais une tâche à inscrire sur ma feuille de temps, quelque chose à faire, et il a pensé que cela pourrait me convenir compte tenu de mon expérience. Alors, évidemment, j’ai accepté.
« Et puis je me suis investi, et j’ai trouvé l’exercice vraiment intéressant. Il faut prendre des décisions sur le vif, réfléchir vite, et j’ai trouvé cela plutôt stimulant. Au bout du compte, cela m’a donné la possibilité de quitter le domaine de la vérification, et j’ai sauté sur l’occasion. »
L’attrait de Munro pour la comptabilité tenait en partie à la liberté qu’elle offrait : celle de pouvoir travailler n’importe où dans le monde. Environ neuf ans après le début de sa carrière, une occasion s’est présentée. En 1998, le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) a été nommé contrôleur de Peregrine Fixed Income ltée, une importante banque d’investissement asiatique qui venait tout juste de s’effondrer.
« Au fond de moi, j’ai toujours eu des envies d’ailleurs, confie M. Munro. Et quand l’occasion de me rendre à Hong Kong s’est présentée, c’était le bon moment dans ma vie. » Lorsque PwC a envoyé un courriel indiquant que des postes étaient à pourvoir dans son équipe de restructuration basée à Hong Kong, M. Munro a sauté sur l’occasion.
« J’ai adoré cette expérience. J’ai beaucoup voyagé, et mon mandat était intéressant, explique-t-il. Je ne regrette absolument pas d’avoir accepté. »
Au cours de ses quatre années passées à Hong Kong, M. Munro a également rencontré sa femme, Vanessa, alors employée à PwC. « Par la suite, elle a travaillé quelque temps à HSBC dans le domaine des services bancaires de placement. Puis, lorsque nous avons emménagé ici, elle est restée à la maison avec les enfants », explique M. Munro. Maintenant que leurs deux filles, Catherine et Victoria, sont à l’université, son épouse a lancé sa propre entreprise de création de sites Web et de graphisme.
« Elle est bien plus intéressante que moi, plaisante M. Munro. C’est une véritable artiste; elle a un don pour le dessin et la peinture. »
Elle a également joué un rôle clé dans le déménagement de la famille à Vancouver. « Je l’ai emmenée à Toronto pour rencontrer mes parents, et j’ai fait l’erreur de choisir la période de Noël, raconte M. Munro. Nous avons quitté Hong Kong par plus de 20 °C et atterri à Toronto par -20 °C. Depuis, nous n’avons jamais réussi à la convaincre de venir s’y installer. »
M. Prentice, qui exerçait alors à Vancouver au sein du cabinet Ernst & Young (rebaptisé « EY »), a proposé au couple de s’installer sur la côte ouest, plus clémente. Outre la solide expérience de M. Munro, « il m’est apparu comme un homme très sympathique lors de nos appels Zoom, confie M. Prentice. Nous avons vu en lui un candidat extrêmement prometteur, et nous sommes heureux d’avoir réussi à le convaincre de quitter les bonnes gens de PwC pour se joindre à nous. »
Autre talent caché : les aptitudes de M. Munro sur la glace. « Il joue également au hockey, et nous avons passé de nombreuses heures à la patinoire dans le cadre de notre travail à EY, explique M. Prentice. À son arrivée, le groupe était composé d’anciens employés d’EY, de leurs amis et de quelques autres personnes. Il s’est parfaitement intégré, et c’est un excellent joueur.
« Cela m’a permis de mieux le connaître et de passer plus de temps avec lui, ajoute-t-il. C’est quelqu’un de très agréable, et sa femme est charmante. Ils ont apporté une véritable valeur ajoutée au bureau de Vancouver. »
M. Munro, qui est également passionné de vélo et de randonnée (« J’ai probablement fait plus de randonnées sur l’île que la plupart des locaux »), avait continué à jouer pendant son séjour à l’étranger. La perspective de renfiler ses patins n’a donc fait qu’ajouter à son bonheur de rentrer au pays.
« J’ai fait expédier mon équipement de hockey à Hong Kong, et j’ai commencé à jouer là-bas. J’avais réussi à entrer en relation avec un Américain qui organisait une ligue de hockey. Cela a été un vrai exutoire, car je dois dire que mes débuts à Hong Kong ont été un peu rudes. Le changement de culture a été assez brutal. »
A-t-il été déçu de ne pas retourner à Toronto? « Certains aspects de Toronto me manquent, admet M. Munro, mais j’aime beaucoup le style de vie qu’offre Vancouver. Le climat y est plus doux, et je dois dire qu’on bénéficie d’un cadre exceptionnel, avec l’océan et les montagnes à deux pas de chez nous. »
Un certain nombre de défis auxquels M. Munro devra faire face sont depuis longtemps au cœur des préoccupations de l’Association : le vieillissement de la profession, les enjeux liés au recrutement et à l’attraction des talents, la représentation des intérêts du secteur, notamment par l’entremise d’interventions ciblées, ainsi que les efforts soutenus pour renforcer la visibilité des SAI et consolider leur position en tant que référence incontournable en matière d’insolvabilité.
« Le plan stratégique 2024-2028 de l’ACPIR établit une feuille de route solide pour orienter les travaux de l’Association au cours des prochains mois, et nous concentrerons nos efforts sur les enjeux soulevés par les membres, affirme M. Munro. L’une de mes priorités immédiates sera de veiller à ce que les modifications proposées à la rémunération des SAI soient adoptées d’ici l’automne. En raison de la tenue des élections ce printemps, le BSF n’a pas pu publier son ensemble de mesures réglementaires, incluant la rémunération des SAI, dans la Partie I de la Gazette du Canada avant le déclenchement du scrutin. Le BSF a indiqué qu’il cherchait activement la voie la plus rapide pour faire progresser le dossier, et l’ACPIR se prépare en conséquence pour les prochaines étapes. »
L’un des enjeux que M. Munro souhaite voir l’Association examiner de près n’est pas nouveau : il s’agit des usages de l’intelligence artificielle (IA) et des risques d’abus qui y sont associés. « Je pense que ces travaux vont soulever de nombreuses questions, notamment en ce qui concerne la protection des renseignements personnels, déclare M. Munro. Il s’agit d’une source de préoccupation majeure, cela ne fait aucun doute. » Pour contribuer à la résolution de cet enjeu, M. Munro appuie l’élaboration potentielle d’un programme de formation de l’ACPIR, qui viserait à aider les membres à suivre l’évolution des technologies liées à l’IA. Ce programme leur permettrait notamment de maîtriser les principes fondamentaux d’un déploiement sécuritaire de l’outil.
Dans le même ordre d’idées, M. Munro aimerait poursuivre les discussions sur l’élargissement des offres de perfectionnement professionnel de l’ACPIR aux professionnels qui ne suivent pas le Programme de qualification des PAIR. En plus d’être utile à la communauté de l’insolvabilité, cette initiative pourrait également générer des revenus liés aux activités de formation de l’Association.
« Dans le cadre des efforts de l’ACPIR pour garantir des programmes de formation de premier ordre, je pense qu’il sera important d’offrir davantage de possibilités pour enrichir nos offres de formation professionnelle continue à l’intention des non-membres. Il pourrait s’agir de modules de formation destinés aux banquiers, qui couvriraient l’ensemble des notions de base, comme une introduction à l’insolvabilité inspirée du cours récemment révisé de l’ACPIR, explique M. Munro. Beaucoup d’entreprises ne disposent d’aucun programme de formation. Ce qu’il nous faut, c’est une formation à un prix raisonnable, accessible en libre-service : comment utiliser un logiciel d’insolvabilité, comment déposer une faillite ou une proposition.... »
Cette initiative pourrait-elle mener à la création d’une filière de professionnels ne détenant pas le titre de PAIR au sein de l’Association?
« Je ne me prononcerais pas là-dessus pour le moment, mais nous examinerons ce qui pourrait être avantageux pour nos membres et pour le secteur à l’avenir, affirme M. Munro. Cela dit, je suis d’avis qu’il existe de nombreuses occasions de bonifier notre offre et de la rendre accessible à un plus large éventail d’utilisateurs. »
Une autre priorité du nouveau président consistera à préserver les excellentes relations que l’Association a établies avec le Bureau du surintendant des faillites (BSF) ces dernières années.
« Il va de soi que les liens que nous entretenons avec le BSF sont d’une grande importance, et il est essentiel de poursuivre ce dialogue. Chaque fois que je participe à nos appels réguliers avec le BSF, je suis impressionné par la qualité de nos échanges. »
Enfin, M. Munro tient à exprimer sa gratitude envers les autres membres récemment élus au conseil d’administration, et tout particulièrement envers le nouveau vice-président, Wesley Cowan, MA, LL. M., PAIR, SAI, pour le soutien qu’ils lui apporteront dans l’exercice de ses fonctions.
« Je pourrai compter sur M. Cowan, futur vice-président de l’Association, car il possède une excellente connaissance de nos relations avec le BSF. Je sais que je pourrai m’appuyer sur son expertise pour les dossiers liés aux consommateurs, puisqu’il s’agit d’un volet qui ne relève pas de mes fonctions habituelles. M. Cowan maîtrise bien les enjeux liés à ce domaine et, là encore, il jouit d’une grande crédibilité. J’ai également la chance d’être entouré d’un conseil d’administration solide et engagé, et je me réjouis sincèrement à l’idée de collaborer avec lui pour saisir les occasions et relever les défis qui nous attendent. »
« Avec un tel soutien, M. Munro disposera de tous les outils nécessaires pour assumer ses fonctions, et il y est pleinement préparé, affirme M. Bolduc. Le seul conseil que je lui donnerais, c’est de garder à l’esprit que ces deux années passeront très vite. Il est donc important de prendre le temps de savourer cette expérience. Je l’encourage également à profiter de toutes les occasions d’échanger directement avec les membres. Pour moi, ces interactions ont été des plus enrichissantes et ont mis en lumière les nombreuses valeurs communes qui unissent notre communauté. »

